Un peu d'histoire à Tayac
La Croix Processionnaire
de l’Église de Tayac
A l’automne 2020, l’exposition « Objets sacrés, l’Orfèvrerie en Rouergue » présentée au musée Fenaille de Rodez, révèle au public la grande richesse d’un mobilier liturgique datant de la fin du Moyen Age, disséminé dans les lieux de culte de l’Aveyron.
Une centaine de pièces : calices, reliquaires, châsses…. y sont exposées.
Grâce à la ferveur religieuse ancrée dans la culture rouergate, cette orfèvrerie a été jalousement préservée et l’exposition récente a permis de sauver de l’oubli toutes ces pièces remarquables cantonnées dans les petites églises.
Pourquoi un patrimoine si précieux en Rouergue en cette période médiévale ?
A la fin du XIVe siècle, le renouveau artistique, lié à l’essor économique : fin des guerres, des épidémies, se traduit par la construction et l’agrandissement d’édifices religieux et la création d’un mobilier d’orfèvrerie somptueux.
En Rouergue, province agricole avant tout, évêques, moines, seigneurs, réinvestissent les profits de la terre dans le patrimoine religieux. Il est nécessaire d’accompagner l’évolution spirituelle du moment par une restauration matérielle.
Par ailleurs, les minerais de la province Rouergue alimentent les argentiers et orfèvreries des villes de Rodez, Villefranche et Millau.
La création des richesses servira à magnifier et enrichir les églises et abbayes. Dans cette exposition, la Croix processionnaire de l’église de Tayac a rejoint le florilège des objets exposés.
Repérée en 1980, classée au titre des monuments historiques le 7 octobre 1981, elle figure parmi les exemplaires les plus anciens connus en Rouergue.
Cette croix, elle même datée du XIVe siècle, est constituée d’une « âme » de bois recouverte de feuilles d’argent décorées d’arabesques, les trois embouts portent des trèfles dont chaque extrémité est ornée d’un bouton doré.
La face de la croix abrite quatre reliquaires rectangulaires fermés par un verre et serti par un fil torsadé. A l’intersection, sur une plaque carrée, est posée le nimbe du Christ.
Ce Christ en bronze, serait plus tardif que la croix (fin du XVe siècle).
Au revers de la croix, c’est l’Agneau qui figure sur la croisée. Une Vierge à l’enfant, d’époque plus moderne, se trouve à la base et surmonte un cinquième reliquaire.
Le décor de cette croix est complété par de nombreuses pierres précieuses carrées, ovales, rondes sur les deux faces. Certaines ont été remplacées dans une période plus récente.
Le poinçon de la croix étant effacé, aussi, il est complexe d’en identifier et d’en attribuer l’origine.
La Croix Processionnaire de l’église de Tayac est visible aux fidèles et à tout visiteur dans sa vitrine sécurisée.